Hello les petits oiseaux,
Comme vous le savez (ou peut-être pas) mon métier de base, c’est designer. C’est un métier très vaste qui concerne plein de domaines, aujourd’hui, on peut être designer dans absolument tout. Aussi, je souhaitais que vous puissiez voir un peu ce que j’aime créer et ce qui me passionne vraiment. Donc, j’ai choisi de vous montrer un projet que j’ai réalisé en collaboration avec les artisans d’un Pôle Laine en Haute-Loire. C’est un projet qui m’a tenu à coeur et que j’ai réalisé pendant un an comme projet de diplôme à l’ESDMAA.
J’ai toujours eu un attrait pour les matières textiles. C’est pour cela que j’ai été amenée à m’intéresser à la filière laine française. Ainsi, c’est en faisant des recherches sur le sujet que je me suis aperçue qu’il n’y avait plus qu’une seule usine de lavage de laine en France. Celle-ci est située à Saugues, une petite ville de Haute-Loire. Cela m’a paru incroyable, et, au fil de ma prospection j’ai découvert qu’il y avait dans cette ville un « Pôle Laine » avec divers acteurs qui travaillent en synergie dans le but de recréer une économie locale autour de ce matériau.
J’ai donc été à leur rencontre et ils ont tout de suite accepté de collaborer avec moi. En échangeant avec eux, je me suis rendu compte qu’ils avaient un vrai problème avec la laine de leurs races locales. Elle n’est pas utilisable dans l’industrie textile, car ses fibres sont trop courtes et trop piquantes. C’est donc dans le but de trouver des nouveaux usages à cette laine que j’ai collaboré avec eux pendant un an. Aussi, je vous laisse découvrir le résultat de cette association artisans/designer.
Quelques photos de mon travail avec les artisans / Crédits photos : Julien Courtet
LE TABOURET : UTILISER LA LAINE BRUTE DANS L’HABITAT
Crédits photos : les brindilles
Comme je vous l’ai dit précédemment, il y a à Saugues la dernière usine de lavage de laine en France. J’ai donc souhaité trouver un usage à la laine brute juste lavée et non transformée. Pour cela, je me suis inspirée de la peau du mouton. J’ai réussi à recréer cette peau en me servant du bois comme support. Je l’ai percé d’une multitude de trous afin de pouvoir enfoncer la laine à l’intérieur. Puis, j’ai appliqué cette technique à l’ancestral tabouret de berger que j’ai revisité. Il servait à l’époque à la traite des brebis. Ainsi, la laine apporte à ce petit objet une assise douce et confortable que l’on a immédiatement envie de toucher.
LA MÉRIDIENNE : REPENSER L’USAGE DU MATELAS DANS UN OBJET DU QUOTIDIEN
Crédits photos : les brindilles
Également, j’ai eu la chance de travailler avec l’entreprise de confection de matelas qui est implantée à Saugues depuis 1898. J’ai voulu apporter de la modularité à cet objet matelas qui pour moi était trop rigide. On a réfléchi sur le sujet avec les artisans et on a décidé de s’inspirer du traversin. Grâce à cela, on a réussi à créer une structure souple et modulable en associant plein de petits traversins ensemble avec des sangles en tissus. J’ai également imaginé une structure en bois avec des lattes pour venir fixer et bloquer ce nouveau matelas rembourré de laine. Celui-ci se module de multiples façons, les traversins se roulent les uns sur les autres pour prendre forme. Cette méridienne s’adapte à toutes les situations : fauteuil une personne, banquette conviviale, et même lit d’appoint.
LE PARAVENT : TIRER PARTI DES PROPRIÉTÉS ACOUSTIQUES DU FEUTRE
Crédits photos : les brindilles
Enfin, j’ai collaboré avec l’atelier artisanal de feutre. Dans cet objet, j’ai voulu exploiter une des propriétés physiques de la laine, son pouvoir d’isolant acoustique. J’ai ainsi eu l’idée de créer un paravent qui pourrait servir de barrière sonore dans l’habitat. Je l’ai imaginé pratique, entièrement repliable et modulable dans tous les sens. Avec les artisans, on a travaillé ensemble pour obtenir des grandes plaques de feutre que l’on a ensuite découpées et perforées. Ainsi, chaque pan du paravent est constitué de trois couches de feutre. Les couches extérieures, avec leurs perforations laissent entrevoir la couche du milieu d’une couleur plus claire. Ces perforations permettent au son d’être emprisonné entre les couches et de renforcer le pouvoir acoustique du feutre.
Ainsi, ces trois objets représentent un travail collaboratif entre le designer et l’artisan et montre les possibles d’exploitation de cette laine dépréciée des filateurs. Ce fut pour moi une joie de collaborer avec eux et d’apprendre sur leur savoir-faire. C’est un magnifique projet qu’ils ont de faire revivre une économie locale grâce à la laine. Je leur souhaite plein de réussite !
Si vous voulez en savoir plus sur ce pôle laine et sur tous ces super artisans, je vous conseille d’aller voir ces liens :
– la dernière usine de lavage de laine & fabricant de literie Laurent Laine
– les ateliers de fabrication de feutre artisanal Les ateliers de la Bruyère
– un article très intéressant sur le Pôle Laine
J’espère que cet article vous a plu. Je vous souhaite une bonne journée et vous dis à très vite !
4 Comments
Marlene
29 janvier 2018 at 16 h 32 minCa avait l’air super intéressant comme projet! Merci pour le partage.
Les brindilles
30 janvier 2018 at 6 h 41 minBonjour Marlène, merci beaucoup pour ce gentil commentaire ! bonne journée à toi :).
Eline
6 juillet 2018 at 11 h 27 minIntéressant cet article. Quand on pense laine, on pense souvent fil à tricoter. C’est intéressant de voir une autre approche, de s’approprier ce matériau d’une autre manière.
Les brindilles
6 juillet 2018 at 13 h 55 minBonjour Eline ! Merci beaucoup pour votre visite et votre commentaire ! Je suis ravie que cela vous plaise 🙂 ! Belle journée